¡QUÉ VIVA MÉXICO!
Document historique
De Sergueï Eisenstein et Grigori Alexandrov
Mexique / URSS - 1932 / 1979 - 85’
CINÉMATHÈQUE DE GRENOBLE
JEUDI 30 MARS - 20H
Séance présentée par Massimo Olivero ⚑
Production : Upton Sinclair (avorté), Kate Crane Gartz, S. Hillkowitz, Kenneth Outwater, Hunter S. Kimbroug
Interprétation : Julio Sadivara, David Liceaga, Isabel Villasenor, Martin Hernandez
Montage : Grigori Aleksandrov, Esfir Tobak, Rostislav Yurenev
Photographie : Eduard Tisse
La passionnante histoire de ce document historique et de son importance sur l’histoire du cinéma sera contée et analysée par le professeur Massimo Olivero, diplômé de l’Université Paris III - Sorbonne Nouvelle, co-auteur de Eisenstein leçons mexicaines et qui a soutenu sa thèse Figures de l'extase. Une esthétique des limites de la représentation filmique de Serguei M. Eisenstein à Orson Welles en 2014.
“C'est l'histoire du Mexique éternel, tel que le présent le reflète. C'est aussi celle du Mexique de demain que préparent les luttes populaires d'aujourd'hui.” - Ciné Ccub de Caen
“Malgré un montage posthume, l’œuvre conserve une grande force primitive.” - Les Inrockuptibles
Ce film, qu'Eisenstein ne put terminer compte tenu des circonstances, présente la révolte progressive du peuple mexicain contre l'injustice. Quatre épisodes, cernés par un prologue et un épilogue, sont centrés chacun sur un couple : Sandunga figure l'union indigène d'un garçon et d'une fille en pleine nature ; Fiesta relate un adultère dans le milieu des corridas ; Maguey illustre la révolte d'un péon dont la femme a été violée par un propriétaire terrien ; et Soldadera loue la solidarité dans la lutte révolutionnaire.
BIOGRAPHIE
Grand réalisateur et théoricien du cinéma soviétique, Sergueï Eisenstein (1898-1948) est considéré comme l’un des inventeurs du cinéma tel que nous le connaissons aujourd’hui, notamment via le procédé de montage. Après ses premiers succès auprès du régime communiste avec La Grève et surtout Le cuirassé Potemkine en 1925, il part pour Hollywood qui aimerait lui passer commande, et officiellement pour en savoir plus sur les techniques occidentales du cinéma, notamment le son. Après quelques anicroches avec des producteurs, Chaplin le présente à l’écrivain Upton Sinclair (La Jungle, 1905) qui décide de lui produire son prochain film, qui aura pour cadre et pour sujet le Mexique. Là bas, lui et son équipe vont rencontrer Rivera, Siqueiros et Orozco et partir sur les routes. Soixante-dix kilomètres de pellicules plus tard, la production s'interrompt brutalement, Eisenstein rentre en URSS et les rushes ne seront jamais montés, mais exposés au MoMA. Il faudra attendre 30 ans après la mort du réalisateur, en 1979, pour que son assistant G. Alexandrov monte ¡Qué Viva México! à partir des rushes inachevés, de sa vision du film, des dessins d’Eisenstein et de ses souvenirs.
BIOGRAPHIE DE L'INTERVENANT
Massimo Olivero est docteur en études cinématographiques à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (THALIM-ARIAS). Ses travaux portent sur l’esthétique de la mimésis, la représentation des émotions, la pensée du figural et de la plasticité au cinéma. Il enseigne l’histoire et la théorie des formes filmiques, l’esthétique du cinéma classique hollywoodien, la poétique des avant-gardes et de l’Underground américain dans les universités Paris 3, Paris 10 et Lille 3.
FILMOGRAPHIE SELECTIVE
1944/1946 - Ivan le terrible, parties I et II
1938 - Alexandre Nevski
1925 - Le Cuirassé "Potemkine"
1924 - La Grève